Emmanuelle PARADIS est l’une de nos lauréat ID CUBE promotion 2021. Rencontre avec cette entrepreneuse qui nous parle de son projet de fermes urbaines dans la Vallée de l’Arve.
Quel est votre projet ?
Les Fermes Urbaines de l’Arve proposent de transformer des espaces verts de la vallée en zones de productions maraîchères et fruitières. Les entreprises mais aussi les collectivités locales ont beaucoup d’espaces verts qui sont peu valorisés. Et simultanément la pression foncière ralentit l’installation des maraîchers et arboriculteurs pour produire local. En jardinant les espaces verts des entreprises et des villes nous pourrions tirer parti d’un mur exposé au sud pour produire des pêches ou des abricots, récupérer l’eau d’un toit pour arroser un potager, abriter une terrasse de pause des salariés avec une pergola et sa treille produirait du raisin. Le principe est de jardiner avec soin et sans pesticides les espaces verts qui représentent beaucoup de surface et de distribuer la production en local.
Les techniques de l’agroécologie et de l’hydrologie régénérative utilisées par Fermes Urbaines de l’Arve ont de multiples intérêts écologiques et climatiques. Pour produire sans engrais, il faut revitaliser les sols en leur apportant de la matière organique. Nous favorisons ainsi la biodiversité, le stockage de carbone dans les sols et nous détournons des déchets verts des déchèteries. Nous limitons aussi les tontes, installons le plus possible des prairies fleuries et plantons des vergers. Là aussi la biodiversité s’en trouve améliorée et cela limite les îlots de chaleur. L’hydrologie régénérative consiste à ralentir la fuite de l’eau de ruissellement vers les rivières. En proposant d’aménager les espaces pour retenir l’eau nous favorisons l’infiltration des eaux de pluie vers les nappes phréatiques. L’impact de toutes ces pratiques dépassent l’espace vert où elles sont mises en œuvre, elles rendent des services écologiques dans la vallée.
Comment se passe l’incubation ?
Grâce aux établissements Paulme à La Roche sur Foron, j’avais déjà démarré mon activité quand je suis rentrée dans l’incubateur. Le jardin est magnifique et s’améliore encore mais je voyais déjà que le modèle économique n’était pas viable. Beaucoup de travail et de discussion avec mon « coach » m’ont permis de structurer l’activité. Le jardin est un site pilote qui nous donne beaucoup d’informations de coûts et d’organisation pour construire le modèle d’entreprise.
Les rencontres avec les autres porteurs de projets ainsi que les cessions thématiques sont aussi très enrichissantes. Ca fourmille de bonnes idées et l’envie d’avancer est communicative. Les partages d’expériences et brain-storming sont dynamisants et très enrichissants.
Innovales m’a aussi permis de rencontrer d’anciens incubés, de rentrer dans un réseau très actif autour des problématiques du territoire. Cela permet de mieux s’intégrer dans le paysage économique de la vallée et de trouver plus facilement des partenaires locaux pour le projet qui embrasse de nombreuses compétences.
Quelles sont vos prochaines étapes ?
2020, le site pilote.
2021, je prépare des projets de vergers et de potagers avec deux mairies et trois grandes entreprises de la vallée. La suite logique est la réalisation de ces projets. C’est vraiment l’ambition des Fermes Urbaines de l’Arve :ne pas s’arrêter à la conception mais vraiment réaliser et faire vivre ces espaces. Pour cela je dois continuer à consolider les partenariat qui sont en train de se nouer autour de l’approvisionnement en matière organique pour améliorer les sols, de la gestion de la main d’œuvre pour trouver et/ou former les jardiniers locaux à chaque projet, de la compétence sur la contamination des sols,… peu à peu de plus en plus de personnes participent aux réalisations des projets : peu à peu nous devenons plus nombreux pour faire progresser les projets.
Fin 2021 et 2022, nous espérons donc démarrer ces nouveaux chantiers et continuer de convaincre de nouvelles entreprises ou communes d’avancer vers ce changement.
Un mot pour la route ?
La vision de ces espaces verts jardinés est très poétique. Pourtant ils nécessitent de faire co-exister beaucoup de techniques anciennes et modernes. Certains appellent ça la permaculture.
Je suis ravie de voir que des chefs d’entreprises, très sérieux, ont envie de croire en ces projets.
Je crois que nous devons d’avancer sur ces modèles intelligents qui diminuent le gaspillage (ici de l’espace que nous occupons) et permettent de créer des circuits courts et de l’économie circulaire (ici alimentaire et déchets organiques).
Réseaux sociaux:
En attendant de peaufiner aussi la communication, sur les réseaux sociaux il n’y a que :
LinkedIn : @Emmanuelle Paradis
Facebook : @ Emmanuelle Paradis
Site internet :
www.lesfermesurbaines.fr le site aussi doit évoluer cet été pour mieux expliquer ce que font les Fermes Urbaines mais sa version actuelle montre déjà toutes les belles images du site pilote.